Des commissions pour déterminer l’attribution des heures « non-nageurs » ???

C’est lors du Comité Technique Spécial Départemental (CTSD) du 93, le vendredi 20 Janvier, alors que la Dotation Horaire Globale (DHG) des collèges est à l’ordre du jour qu’un trou de lumière a permis de laisser échapper l’info ! Enfin la transparence sur les conditions d’attribution des heures de natation pour les élèves « non-nageurs » va être faite !

Après une période sans réponse : rien lors de l’audience avec les IPR de Créteil le 15 décembre 2016 et rien suite au courrier directement envoyé à la Rectrice et aux DASEN des 3 départements de l’académie de Créteil le 4 Janvier 2017 (lire le courrier ici). A cette heure là, les heures n’étaient pas maintenues, tout le monde avait déjà la larme de la fatalité à l’œil… depuis la situation a bougé ! « Fatalité » et « SNEP-FSU Créteil » faisant une très mauvaise rime : pétition (à signer en ligne), communiqué de presse, passage sur France Bleu Paris et aussi (sans doute) le poids des luttes passées (suites médiatiques du colloque d’Avril 2016 et Charte « Tous nageuses et nageurs en SSD »). Sachant l’attachement de la population à cette cause, nous avions la responsabilité de le porter…

 

Comme d’habitude : un copier/coller ? Surprise pourtant lors de la découverte des documents préparatoires à ce CTSD du 93 de voir le copier/coller (à 1h près) effectué des heures de l’an passé dans la colonne « heures non-nageurs » du tableau de la DSDEN. Presque copier/coller car il manque 1h au collège P. Eluard à Montreuil !

La question est donc posée  par le SNEP-FSU lors du CTSD à G. Neuviale, DASEN-Adjoint qui a repris le dossier depuis 1an déjà. Sa réponse : « nous faisons comme d’habitude, en général, nous faisons un copier/coller des heures de l’an passé et ajustons en fonction des retours des collèges » !!!

Tranquillement, il admet qu’il ne connait rien à ce dossier : en effet, depuis l’an passé seulement, il avait cessé de demander à la conseillère technique des IA-IPR pour le 93 (C. Bretagne) d’effectuer sa traditionnelle enquête effectuée chaque année au mois de novembre.

Il complète en disant qu’il peut encore étudier le cas car « une commission doit encore se positionner dans les jours qui viennent » et « le retard pris est dû au fait de l’harmonisation académique mise ne place » ! Stupéfaction pour le SNEP-FSU 93 : il existerait une commission qui valide ces heures ?! Mais alors il existerait aussi des critères ??? Et cette commission existerait aussi dans le 94 et le 77 ??? Et bien oui !

Collègues de l’académie de Créteil, à vos claviers pour écrire à votre DSDEN, afin que cette « commission » étudie votre dossier…

Les critères (sociaux) d’attribution sont, dans l’ordre de la réponse du DASEN-Adjoint :

  • L’établissement doit accompagner cette dotation DSDEN pour valider le projet (nécessité de jouer le jeu de l’autonomie de l’établissement)
  • les établissements REP/REP+ (avec des créneaux en termes de lignes d’eau disponibles)
  • pour les établissements « sensibles » les heures sont à prendre au sein des 20h de la dotation
  • pour les non-REP : étude des % de CSP défavorisées et des boursiers…

Réaction en séance : « Vous ne prenez pas en compte les résultats au test de Savoir-Nager en primaire ? » Sans réponse… Il va donc falloir les apporter et faire la preuve que vous avez droit à ces heures DSDEN en plus (ou en partie à la place) de vos heures établissements.

 

La transparence doit être faite sur cette commission ! De même, l’enveloppe ne peut pas être fermée car la situation des créneaux d’accès aux piscines bougent et va bouger encore : Le « Plan Piscine » voté en novembre par le Conseil Départemental 93 doit aider au développement de l’apprentissage de la natation pour les jeunes de Seine-Saint-Denis. L’Éducation Nationale doit s’engager dans cette politique locale pour accomplir sa mission de service public, pour ceux qui n’ont que l’École pour réussir.

Le climat n’est pourtant pas serein, la DASEN rappelle que nous devrions nous satisfaire de ce qui est donné (89 heures) ! Nous attestons que nous sommes conscient de l’effort fait, mais qu’il est nécessaire au regard de la situation. Plus de 50% d’élèves non-nageurs à l’entrée en 6ème ! D’ailleurs, ne devrait-il pas en être pareil partout où le besoin est présent ?

La « politique académique du savoir nager » actée par la circulaire de novembre 2016 engage cette démarche dans les 2 autres départements (77 et 94) mais la transparence n’est toujours pas là ! Le SNEP-FSU de chaque département a demandé l’état des demandes de collèges pour des heures « natation » ainsi que le nombre d’heures dotées !

Des projets sont refusés et il nous faut encore peser pour que tous les élèves qui en ont besoin bénéficient du nombre d’heures nécessaires pour accompagner les projet d’établissements qui vivent aujourd’hui la concurrence de répartition des dotation, via l’autonomie des établissements, sensé gérer la pénurie (ou gestion à flux tendus) des moyens horaires.

Nous sommes légitimes dans notre demande car la Rectrice se donne pour objectif « 100% de nageurs ». Des heures sur le cycle 4 pourraient même être données pour tous les collèges qui le souhaitent et qui n’auraient pas pu valider tous les élèves. Rappelons que 24% d’élèves ne validaient pas les tests au plan académique en 6ème (cf. enquête des IA-IPR).

Toutes les demandes d’heures doivent nous être remontées que nous puissions les accompagner et peser auprès de cette commission dont on ne connait toujours pas la composition ! Le SNEP-FSU, partenaire privilégié sur les questions d’EPS se propose de participer à l’analyse des dossiers ainsi qu’à la validation une fois les demandes étudiées. Le paritarisme, la transparence et la démocratie ne seraient que renforcés !

Les Conseillers Techniques des IPR, interlocuteur privilégié dans cette affaire, sont clairement à l’interface entre les chefs d’établissement et la DSDEN dans cette histoire. Il est important que tous les projets « savoir-nager » financés par l’autonomie de l’établissement bénéficient de l’aide de la DSDEN, et ce dans les 3 départements de l’académie, voire partout où ceci est nécessaire en France !

 

L’Éducation Nationale s’honorerait par ces heures de soutien d’apporter aux élèves les conditions de réussite, participant ainsi à la lutte contre les inégalités sociales et scolaires. Le SNEP-FSU invite tous les profs d’EPS à poursuivre leurs demandes malgré un premier refus de la DSDEN. Nous devons peser collectivement pour les élèves et pour notre condition d’exercice de notre mission de service public d’éducation.