La semaine olympique et paralympique s’invite à Chelles (témoignage et communiqué intersyndical)

La semaine olympique et paralympique s’invite à Chelles (77)

Comme on dit à Pairs 2024 : « ça nous fait rêver !« 

Une prof d’EPS a été contacté par une chargée de mission deux semaines environ avant la date et a été informé de la venue d’une association et de l’inspection pédagogique régionale pour effectuer des « tests de mesures des capacités physiques » auprès de 3 classes de 6^ème. Il a été demandé à l’équipe EPS de mettre la cour de récré à disposition pour ces tests. Les profs d’EPS ne savaient pas clairement quel serait leur rôle dans la passation des tests. Un prof du collège devrait gérer les élèves avant l’arrivée de la délégation afin qu’ils soient échauffés pour qu’une association (ENI SPORT ?) extérieure à l’Eduction Nationale effectue les tests sur les élèves (quelle reconnaissance de la formation bac +5 des profs d’EPS ?!…)

Suite à cela, l’ensemble du collège est prévenu le jeudi 28 janvier, avec confirmation vendredi, qu’une délégation du comité olympique sera là le lundi accompagnée par le recteur. Il est annoncé que les élèves monteraient dans les salles 10 minutes avant l’heure habituelle, que la récré serait avancée de 15 minutes et se passerait ailleurs que dans la cour pour l’ensemble des élèves du collège ainsi que l’attente pour la demi-pension. Toute une réorganisation du collège pour la venue de ces braves gens. Dans le weekend, on apprend même par la presse que Jean-Michel Blanquer ferait partie de la délégation avec R. Maracineanu et T. Estanguet. En effet, un soi-disant lien avec les JOP de Paris 2024 et le dispositif « 30min d’activité physique par jours » développé par le ministère devaient être mis en avant, mais la réalité en a été tout autre… !

Le lundi matin, les profs du collège se regroupent, certains se mettent en grève. En remarque, notons qu’il a été annoncé dans la nuit que finalement la clique ministérielle et le recteur ne viendraient plus ! L’IPR présent reçoit une délégation en mettant en avant que :

1-      Les profs d’EPS sont adaptables et super forts et que personne ne les soutient jamais quand ils travaillent dehors.

A noter que cet établissement n’a quasiment pas d’installation extérieure et en est donc réduit à des activités très limitées depuis 2 semaines…

2-      Les grèves sont une prise d’otage des élèves et qu’ils discutent avec les syndicats dans ces cas-là…

Notons que la demande d’audience du SNEP-FSU Créteil sur l’EPS dehors formulée depuis les CTA des 15 et 22 janvier n’a toujours reçu de réponse de la part du rectorat !

3-      La formation des Professeur.es des Ecoles à l’INSPE est géniale car ils ont vu une super leçon d’EPS le matin même dans une école… 

Sur ce point, on se demande encore l’objectif de cette remarque alors que les formateurs EPS de l’INSPE ont du se mobiliser pour ne pas voir l’horaire de formation diminuer !

Une fois la vingtaine de personnes arrivée, ils expliquent dans une salle à quel point leurs tests sont géniaux, que les résultats qui devaient s’afficher en temps réel seront donnés sous forme papier d’ici les vacances scolaires. Un prof d’EPS échauffe les élèves dehors pendant le speech.

Ensuite 5 tests sont proposés. Ils ne sont en rien en lien avec les séquences d’EPS du moment ! Les profs d’EPS ont juste un groupe à gérer, ils leur font passer les tests et notent les résultats…

–          Test 1 : force du haut du corps (lancer de medecine-ball à genou)

–          Test 2 : force du bas du corps 5 bonds pieds joints

–          Test 3 : souplesse

–          Test 4 : vitesse (sous forme d’aller-retours)

–          Test 5 : endurance (test VMA).

Le ressenti après cette matinée un peu spéciale :

–          Un étonnement quant à la sollicitation d’une association extérieure

–          Des tests qui rappellent les propositions de G. Hébert au début du XX^ème siècle

–          Un problème de lien en termes de sens avec les cours d’EPS… Que sont censés faire les profs de ces tests et on oublie le travail des enseignants !

–          L’enseignant regrette d’avoir été pris au dépourvu et un projet imposé sans lien avec les cours d’EPS. Comme si les profs d’EPS n’étaient pas capables de porter une réflexion sur les élèves, ce qu’ils attendent d’eux et ce qu’on peut leur proposer !

–          Un sentiment d’une opération de communication sans réelle intérêt pour les élèves.

–          L’équipe EPS a du réorganisé beaucoup de choses pour que beaucoup de gens « importants » soient accueillis… mais en fait un ministre et un recteur absent et très peu d’échange, notamment avec Tony Estanguet (président du COJO de Paris 2024) resté trop loin des élèves et sans se présenter à tous.

–          Et au final, pas de réunion de bilan avec l’IPR, l’association qui est intervenu et l’équipe EPS après les tests.